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Leishmaniose cutanée des paupières : étude de 29 cas - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.491 
F. Frikha 1, , S. Miledi 1, S. Boudaya 1, K. Sellami 1, M. Bouchaala 1, A. Ayadi 2, M. Amouri 1, A. Masmoudi 1, H. Turki 1
1 Service de dermatologie, EPS Hedi Chaker, Sfax, Tunisie 
2 Service de parasitologie, EPS Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La leishmaniose cutanée (LC) zoonotique est caractérisée par un grand polymorphisme clinique et des localisations atypiques dont les paupières. Nous proposons de déterminer les caractéristiques de la LC dans cette localisation.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective incluant tous les cas de LC de localisation palpébrale, sur une période de 12 ans (2005–2016).

Résultats

Vingt-neuf patients, d’âge moyen 22 ans (1–72 ans, cas infantiles : 13 [45 %]), étaient inclus. Le sex-ratio F/H était de 1,4. Le délai moyen de consultation était de 45jours La localisation palpébrale représentait 1,4 % des cas de LC. Les aspects cliniques retrouvés étaient des papulonodules à surface ulcérocroûteuse (55,5 %), une papule ulcérée (16,5 %), un nodule chalazion-like (10,5 %), une forme lupoïde (10,5 %), une plaque à surface croûteuse (3,5 %) et une forme érysipélatoïde (3,5 %). La taille moyenne des lésions était de 1,4cm. Les lésions siégeaient au niveau du versant externe de la paupière supérieure dans 65,5 % des cas et inférieure dans 34,5 %. Aucune atteinte du versant interne n’a été notée. D’autres lésions de LC à distance (visage et membres) étaient trouvées dans 85 % des cas. Les signes physiques associés étaient un œdème péri-orbitaire (3 cas), une rougeur oculaire (1 cas), un ptôsis (1 cas), une adénopathie prétragienne satellite (1 cas) et des nodules sporotrichoïdes satellites (4 cas). Le diagnostic était fait par le frottis dermique (28 cas) et par PCR (1 cas). Vingt patients étaient traités par Glucantime® intramusculaire (GIM) (68 %) pendant une durée moyenne de 13jours. La cryothérapie était préconisée dans 6 cas et l’antibiothérapie dans 6 cas. L’évolution était marquée par la désinfiltration totale des lésions (72,4 %) avec une cicatrice inesthétique (10 %).

Discussion

La paupière est rarement atteinte au cours de la LC représentant 0,4 à 5 % des localisations (1,4 % dans notre série). Cela peut être dû à son clignotement rapide empêchant le vecteur de piquer à ce niveau. Cependant, le pic d’activité crépusculaire de celui-ci peut expliquer l’émergence de cas de LC périoculaire. Nous rapportons une large série de LC des paupières particulière par la fréquence des cas pédiatriques (45 %) et l’aspect clinique papulocroûteux contrairement à la littérature où prédomine l’aspect chalazion-like. L’extension de la lésion au versant interne, non retrouvée dans notre série, peut avoir un retentissement grave sur le globe oculaire (conjonctive, sclérotique, cornée) si non traitée. Le traitement par GIM ainsi que la cryothérapie ont permis une désinfiltration des lésions et une bonne évolution chez la majorité de nos malades (Annexe A).

Conclusion

Malgré sa rareté, la LC palpébrale doit être évoquée devant toute lésion traînante surtout en zone endémique et cela en vue d’une prise en charge précoce pour prévenir les effets secondaires ophtalmologiques potentiellement graves.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Leishmaniose cutanée, Paupières


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.491.


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Vol 144 - N° 12S

P. S295 - décembre 2017 Retour au numéro
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